AIDQ au 13e congrès de la Fédération Addiction : réflexions sur la stigmatisation et la prévention des surdoses

AIDQ au 13e congrès de la Fédération Addiction : réflexions sur la stigmatisation et la prévention des surdoses

Les 13-14 juin dernier, 3 membres de l’équipe élargie de l’AIDQ, soit Nicolas Perron-Trudel, Camille Sabella-Garnier et Barbara Rivard, étaient à Bordeaux dans le cadre du 13 e congrès de Fédération Addiction, sur le thème « Addictions et sciences : mieux comprendre pour mieux accompagner ».

Le programme PROFAN 2.0, de même que le projet VSE ont fait équipe pour tenir un kiosque informatif. Le kiosque a suscité beaucoup d’intérêt et a permis d’entrer en contact avec plus d’une cinquantaine d’acteur·rices du milieu de la dépendance en France. À trois, l’équipe présente a cumulé plus de douze heures de présence au kiosque. 



Les deux équipes ont également animé trois mini-formations de 15 minutes sur la prévention des surdoses, auxquelles une dizaine de personnes ont participé. La distribution et l’administration de la Naloxone, de même que les stratégies de développement d’activités portées par des personnes détenant des savoirs expérientiels ont été parmi les sujets les plus abordés.

Le dernier atelier, intitulé « Les surdoses : une fatalité ? », animé par Barbara Rivard et NicolasPerron-Trudel, a mis l'accent sur :

  • La crise de toxicité des drogues, qui sévit actuellement au Canada.
  • Les enjeux de stigmatisation vécus par les personnes utilisatrices de drogues et comment ceux-ci accentuent les risques de surdoses.
  • L’importance de réfléchir à l’ensemble du continuum d’intervention dans la prévention des surdoses.
  • L’apport des personnes détenant un savoir expérientiel dans la prévention des surdoses, tant au plan du développement du programme PROFAN 2.0, de l’animation des formations, que dans le développement personnel et professionnel des personnes qui travaillent au déploiement du programme.
  • Les stratégies d’intégration et de valorisation des personnes détenant des savoirs expérientiels dans les milieux œuvrant en dépendance. Une emphase particulière a été mise sur l’importance de redonner du pouvoir d’agir, faire de l’empowerment, avec les personnes et groupes concernés.

« À Montréal, avant la pandémie, nous avions de l’héroïne. Maintenant, non seulement ce qui est vendu sous le nom d’héroïne contient généralement peu, voir pas d’héroïne comme telle, mais on y retrouve souvent plusieurs autres substances très puissantes, ou des substances qui interagissent avec les opioïdes, comme le Fentanyl, des benzodiazépines, des nitazènes et la Xylazine. Les surdoses sont de plus en plus complexes. Les outils pharmacologiques comme la Naloxone ne suffisent pas à prévenir les surdoses mortelles. Il faut couvrir l’ensemble du continuum d’intervention. »

- Nicolas Perron-Trudel - Agent de soutien au développement, valorisation du savoir expérientiel à L'AIDQ.

Parmi les nombreuses conférences et ateliers présentés lors de ce congrès, un en particulier a retenu l'attention de nos équipes en raison de sa pertinence par rapport à notre mission : l’atelier « Interroger l'impact du savoir expérientiel et sa diversité. Témoignage, pratique professionnelle, recherche ». Modéré par Nicolas Chottin, médiateur de santé pair et administrateur de la Fédération Addiction, et avec la participation d’Alexandra et Pierre-Adrien (Narcotiques Anonymes), Salomé Bertrand (ingénieure d’étude à l’INSERM), Aurélie Saladin (co-directrice de Oppelia 44) et Jérémy Constant (membre de ASUD), cet atelier a présenté le projet Co’Oppelia.

Le projet Co’Oppeliam en quelques mots : 

Ce projet encourage les personnes possédant un savoir expérientiel à élaborer un parcours de formation professionnelle personnalisé adapté à leurs besoins et intérêts. Elles sont incitées à explorer différentes ressources et à collaborer avec diverses équipes afin de trouver des opportunités d'implication qui leur correspondent. Lors des discussions sur « qu’est-ce qu’être professionnel ? », les panélistes ont débattu de la « paire-aidance » comme une attitude plutôt qu’un rôle strictement défini.


Enfin, un passage particulièrement inspirant fut celui où une personne impliquée dans les Narcotiques Anonymes, parlait de comment pour elle le rétablissement constituait le processus par lequel « […] on apprend ou réapprend à fonctionner […]. » Prenant son propre exemple, elle a partagé comment elle a appris à canaliser son caractère quelle comme « excessif », en investissant d’autres passions comme la danse, la musique et les tatouages.

Enfin, un moment particulièrement inspirant, pour nos équipes, fut celui où une personne impliquée dans les Narcotiques Anonymes expliquait comment le rétablissement représente le processus par lequel « on apprend ou réapprend à fonctionner.  » En prenant son propre exemple, elle a partagé comment elle a appris à canaliser son caractère, qu'elle qualifie d'« excessif », en explorant d’autres passions telles que la danse, la musique et les tatouages.


« Je reste dépendant, je suis excessif, mais sans la drogue, tout est possible. »

- Membre des Narcotiques Anonymes

Encore un grand bravo à la Fédération Addiction France pour ce 13e congrès sur le thème « Addictions et sciences : Mieux comprendre pour mieux accompagner » à Bordeaux. Ce fut un plaisir et un honneur pour nos équipes de découvrir la scène française dans le domaine de la dépendance et de la santé, de participer à l'animation d'ateliers, et enfin, de faire de belles rencontres qui enrichissent nos pratiques. Nous avons déjà hâte à la prochaine édition et à poursuivre ces échanges enrichissants avec la Fédération Addiction.

Retour à la liste des nouvelles

Notre infolettre

Restez à l’affût de l’actualité dans les domaines de la dépendance.