Le 14 novembre 2024, la ville de Morges (Suisse) a accueilli le 4ᵉ Sommet international des fédérations francophones belges, canadienne, française, luxembourgeoise et suisse. Cet événement, qui réunit des expert·e·s et des acteur·rice·s du milieu, vise à faire avancer les politiques en matière de substances à travers un dialogue international.
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Cette année, le sommet portait sur le thème « Visibles, invisibles : les usages de drogues au croisement des regards ». Il s’agissait d’explorer les différentes réalités des consommations, qu’elles soient très visibles dans l’espace public ou plus discrètes dans des contextes comme le travail, le sport ou la vie quotidienne.
Le Québec était représenté par une délégation, incluant l'AIDQ, PROFAN 2.0 et l'Université de Montréal, qui ont participé à des discussions importantes pour promouvoir des politiques plus humaines et adaptées aux réalités des personnes usagères de ubstances.
Table ronde : usages de drogues et réalités multiples
Lors de la table ronde sur les usages de drogues, le Québec était représenté par Guillaume Tremblay (Profan 2.0) et Sandhia Vadlamudy (AIDQ), qui a également assuré la modération des échanges.
Loin des perceptions simplistes qui réduisent l’usage de substances à un problème moral ou individuel, cette discussion a mis en avant l’importance de comprendre les réalités autours des consommations et d’impliquer directement les personnes concernées dans les politiques publiques.
Parler de consommation personnelle, ou pas ?
Dans une autre discussion marquante, Jean-Sébastien Fallu (Université de Montréal) a participé à une réflexion sur la manière dont la consommation de substances est abordée dans la société.
Certaines initiatives comme « Nice People Take Drugs » ou encore le « Manifiesto para salir del clóset psicoactivo » explorent l’idée que la déstigmatisation pourrait passer par un « coming out » collectif, à l’image des luttes LGBTQIA+.
Le débat a aussi porté sur le rôle des professionnel·le·s du secteur, notamment des pair-aidant·e·s, dont l’expérience personnelle joue un rôle clé dans l’accompagnement des personnes usagères.
Cette discussion a soulevé une question essentielle : ces nouvelles prises de parole peuvent-elles transformer les discours médiatiques, politiques et institutionnels sur les drogues ?
Signature du Manifeste de Lausanne : un engagement fort de l’AIDQ
Lors de cette journée d’échanges, l’AIDQ a également signé le Manifeste de Lausanne, qui établit cinq principes clés pour une transformation des politiques en matière de drogues :
- Citoyenneté : reconnaître les personnes usagères comme des citoyen·ne·s à part entière.
- Déstigmatisation : valoriser les témoignages pour adapter les politiques et briser les préjugés.
- Pratiques privées : reconnaître que la consommation dans des contextes comme le travail ou le sport est une question à la fois individuelle et sociale.
- Espace public inclusif : favoriser des environnements sécuritaires et respectueux pour tous·tes.
- Prévention pour les mineur·e·s : améliorer l’accès des jeunes à l’information, aux soins et à la réduction des risques.
En signant ce manifeste, l’AIDQ réaffirme son engagement à promouvoir des politiques basées sur la science, les droits humains et la réduction des méfaits.