Fin du Programme de psychiatrie des toxicomanies à McGill (CUSM) : conséquences et réactions

Fin du Programme de psychiatrie des toxicomanies à McGill (CUSM) : conséquences et réactions

La nouvelle est tombée samedi dernier , le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), ont pris conjointement la décision de fermer définitivement leur programme de psychiatrie des toxicomanies en décembre, une annonce qui a suscité beaucoup d'inquiétudes parmi les acteurs du milieu communautaire. Ces derniers craignent de « lourdes conséquences » alors que les besoins sont de plus en plus pressants dans les rues de Montréal.


Notre président vous en parle en 5 minutes


Pour justifier cette décision, le CUSM a mentionné que le programme n'avait pas été modernisé depuis de nombreuses années et qu'il ne répondait qu'aux besoins d’un nombre limité de patients. La direction affirme que la fermeture de ce programme permettra d'améliorer l’accès aux services spécialisés et de réduire les temps d’attente aux urgences

Toutefois, il est surprenant d’apprendre que le programme n’a pas été modernisé depuis longtemps, et la réalité semble bien différente. De plus, il n’y a aucune clarté sur l’offre de services après l’échéance de décembre. Malheureusement, ce sont les patients qui risquent d’en pâtir.Les services fournis par ce programme sont complémentaires à ceux du CHUM, et rien ne garantit que le CHUM et les services communautaires pourront absorber la clientèle délaissée par le CUSM.

Ce à quoi l'AIDQ répond via les paroles de Louis Letellier de St-Just, président du conseil d’administration de l’Association des intervenants en dépendance du Québec.

« Le réseau communautaire n'a pas les ressources pour prendre le flux de services qui était offert par le CUSM. On manque de ressources en pleine crise des opioïdes. Ce genre de décisions ne fait que mettre une pression additionnelle sur le milieu communautaire. »   

- Louis Letellier de St-Just

Le CUSM prévoit de transférer ses experts en dépendances vers d’autres programmes de psychiatrie, mais cette transition inquiète les acteurs communautaires. Louis Letellier de St-Just déplore le manque de consultation avec les principaux intéressés et craint que cette décision n'engorge davantage les ressources existantes, déjà sous pression en raison de la crise multidimensionnelle à Montréal et en région : surdoses, logement, et problèmes sociaux.

« Adaptez-le au lieu de le fermer »

- Louis Letellier de St-Just

La fermeture progressive sur six mois prévoit de réorienter les patients vers d’autres centres, mais la transition pourrait être déstabilisante, surtout en l'absence du mentorat par les pairs, un élément crucial pour la réhabilitation des patients.

L'AIDQ espère qu'avant la fin du programme en décembre, le CUSM et le ministère de la Santé et des Services sociaux auront le temps et la clairvoyance de collaborer avec les acteurs communautaires pour trouver ensemble de nouvelles solutions suite à cette décision, y compris la possibilité de permettre à l’équipe en place de poursuivre sa mission avec les moyens nécessaires.

Curieux d'en savoir plus ? Consultez les differents articles sur ce sujet :

The Gazette : Article 

CTV News Montréal : Reportage

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