
Intersexion est une communauté de pratique incontournable et unique qui œuvre dans le champ croisé de la sexualité et l’usage de substances. À chaque cohorte, c’est plus de 50 professionnel·le·s qui se regroupent afin de co-construire des savoirs dans le champ croisé. Chaque cohorte offre une diversité d’activités d’intelligence collective afin d’améliorer les pratiques à l’intersection de la consommation sexualisée (5 ateliers virtuels, 2 webinaires, une plateforme virtuelle d’échanges et une formation en présentiel)
Le 20 mars dernier avait lieu la formation en présentiel dans les bureaux de l’AIDQ. Le thème cette année : l’approche sensible aux traumas et aux violences appliquée dans le champ croisé. Animée brillamment par Marie-Ève Brunet, doctorante en sociologie; membre de l’Observatoire des Profilages; agente de soutien au développement du Projet Résonance par l'AIDQ.
Objectifs de la formation :
- Intégrer les concepts de base transversaux aux approches sensibles aux traumas
- Amorcer une réflexion critique quant aux différentes approches sensibles aux traumas et aux postures d’intervention en contexte de consommation sexualisée qui en découlent
- Amorcer une réflexion critique quant à sa propre pratique par l’appropriation de notions et d’outils relatifs aux interventions axées sur le trauma
- Mieux cerner l’interrelation de la consommation sexualisée et des expériences traumatiques vécues par les populations rencontrées dans les services en dépendance, en réduction des méfaits et en sexologie
Qui était présent·e?
17 personnes se sont déplacées pour vivre cette expérience d’apprentissage et de réseautage unique, de 15 organisations (AJOI, Le Bras Outaouais, Centre Domrémy des Appalaches, CIUSSSMCQ, COCQ-SIDA, Collectif Social, Divers-Gens, Geipsi, GRIP, Iris Estrie, La Dauphine, La Maison de Jonathan, PACT de rue, Portage et Qollab) et une personne sexologue en pratique privée. 8 régions étaient représentées ; Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Estrie, Laurentides, Mauricie-Centre-du-Québec, Montérégie, Montréal et Outaouais.
Impacts de la formation
L’approche sensible aux traumas et aux violences (ASTV) est encore méconnue de l’univers clinique et elle mérite de bien la comprendre afin de rendre nos services plus inclusifs face aux personnes aux traumatismes multiples.
" Les participant·e·s avaient un niveau d’aisance de 2,5/5 à propos de l’ASTV au début de la formation. "
Les personnes qui ont subi des violences sexuelles peuvent parfois se tourner vers l’usage de substances et des comportements sexuels à risque pour apaiser les conséquences de ces traumas. Tout au long de la formation nous avons pu explorer les enjeux systémiques et interactionnels qui freinent l’adaptation de nos services aux personnes vulnérabilisées. Ça a aussi été l’occasion d’évaluer les ressources au sein même des organisations pour prévenir les traumas vicariants, comment prendre soin de soi, de son équipe, de sa communauté lorsqu’on accompagne des personnes ayant vécu ces graves blessures?
À la fin de la formation, les participant·e·s nous ont partagé leurs réflexions.
- Je pense aux actions que l’on peut prendre pour prendre soin, aider, mais également s’aider soi-même en tant d’intervenant·e et avec mes collègues
- Je pense à la posture d’intervention et les idéologies que l’on véhicule
- Je pense que notre pratique doit constamment être réfléchie, confrontée et revisitée
Leurs souhaits pour la suite
- Je veux transmettre mes réflexions à mes collègues, continuer de remettre en question et d’être remis en question
- Je veux m’informer pour mieux maîtriser ce qu’on a vu aujourd’hui. Une journée ne suffit pas pour ce sujet
- Je veux tendre vers des interventions moins performatives, qui ne perdre pas de vue les personnes auprès de qui j’interviens.
Longue vie à Intersexion!
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