L’automédication

Qu’est-ce que l’automédication?

L’automédication peut être l’une des causes des troubles concomitants (TC). Elle fait référence à un usage de substances psychoactives (SPA) (alcool, cannabis, autres drogues, ou médicaments psychoactifs hors prescription) dont le but est de soulager les symptômes liés à des enjeux de santé mentale. Il arrive que l’automédication soit utilisée de manière réfléchie, mais elle peut également être faite de manière plus ou moins consciente.

Le barrage de castor

Comme le barrage permet au castor de contenir l’eau en été pour le protéger des prédateurs, l’automédication soulage la personne des symptômes ressentis étant donné les enjeux de santé mentale qu’elle vit.

Toutefois, l’automédication peut aussi aggraver les symptômes liés à des enjeux de santé mentale ou entraîner d’autres conséquences dommageables, un peu comme le barrage du castor qui peut provoquer une inondation.

Plusieurs raisons peuvent mener une personne à s’automédicamenter. En voici quelques-unes :

l’accès facile aux SPA et la possibilité de soulager rapidement la détresse d’une personne;
la difficulté d’accéder aux services de santé;
la méfiance envers le système de santé;
les coûts associés aux traitements non couverts;
les limites des traitements existants;
les effets secondaires des traitements pharmacologiques traditionnels.

Il est aussi important de noter que certaines populations ont plus de difficultés que d’autres à accéder au système de santé et à y cheminer tout au long de leurs besoins (personnes autochtones, allophones, personnes 2ELGBTQIA+ ou issues de l’immigration, etc.). Ces réalités peuvent contribuer au choix de s’automédicamenter.

De plus, certaines personnes peuvent ressentir moins d’effets négatifs en s’automédicamentant avec des SPA qu’en utilisant des médicaments pharmaceutiques tels que prescrits. D’autres peuvent ressentir des effets positifs à court terme, mais peuvent voir leur état de santé mentale ou physique se détériorer à long terme.

Témoignage

« Plus jeune, quand j’étais à l’école, je me faisais intimider, je vivais beaucoup d’anxiété. J’ai alors commencé à consommer. Je pouvais pas être avec du monde sans la conso. »

Piste d’interventions possibles

Illustration d'une ampoule

Aidez la personne à accéder et à cheminer au sein des services de soins de santé :
- Accompagnez-la à son rendez-vous;
- Avant la rencontre, aidez-la à préparer ses questions, à noter ses besoins et ses observations pouvant aider le ou la spécialiste à ajuster sa médication, etc.
Si la personne le souhaite, accompagnez-la dans la mise en place ou l’ajustement d’un traitement pharmacologique présentant plus d’avantages que sa consommation de SPA.
Soutenez la personne lors d’un suivi pharmacologique pour que le ou la spécialiste puisse prendre en compte sa consommation et n’exige pas forcément son abstinence.

Indiquez-lui où trouver de l’information fiable, nuancée et vulgarisée pour l’aider à faire un choix éclairé sur différentes possibilités concernant :
- la médication psychiatrique;
- les interactions possibles entre la médication et les SPA;
- les enjeux en lien avec le sevrage ou la réduction drastique de sa consommation.